lundi 18 février 2013

La passion du « Foot »


Dimanche le 17 février.

Nous sommes arrivés au Burkina Faso dans l’effervescence de la Coupe des Nations, la grande rencontre du "Foot" Africain. À tous les deux ans, les meilleures équipes de l’Afrique s’affrontent et cette année, pour la première fois, les Étalons du Burkina Faso se sont rendus en finale contre le Nigeria. Pendant 2 semaines, les Burkinabés se sont retrouvés pour célébrer leur sport national ET encourager leurs joueurs favoris : Bance, Kofis, Pitroipa, Dagano. Les gens se regroupaient devant les téléviseurs des maquis, des restaurants, des boutiques, des hôtels, dans les maisons privées, dans les coures des quartiers populaires… Partout!  Chaque but était célébré avec des cris et des sifflets.  Les victoires donnaient lieu à des explosions de joie dans les rues. Nous savions que les Étalons avaient gagné, même si nous n’avions pas de télé à la maison!

Le jour de la finale, tout le monde portait les couleurs du Burkina : vert, rouge et jaune. Les gens avaient coloré leurs cheveux, et les drapeaux flottaient. C’était digne d’une finale de Coupe Stanley. Malheureusement, les Étalons ont perdu 1-0, mais le gouvernement a tout de même décrété une journée fériée en leur honneur et ils ont été accueillis en rois dans la Capitale, Ouagadougou!

À travers le foot, nous avons eu un aperçu de la fierté des Burkinabés, de leur solidarité, de leur joie de vive et de leur patriotisme.

C’est également à travers le foot que les garçons se sont rapidement fait des amis dans leur nouvelle école.  Le foot est aussi omniprésent dans les coures d’écoles, que ce soit à la récréation ou lors d’activités parascolaires. Rapidement, nous avons connu les nom et surnoms des garçons de la classe de Jérémie : Luka « Bance », Djibril « Dagano », Jr « Pitroipa », etc. Jérémie est le gardien de but désigné de son équipe, défi qu’il relève avec fierté. Plus timide, Dominic s’est joint au groupe des samedis matin quand tous les âges du primaire sont confondus.

Aussi, samedi dernier, Jérémie et Dominic étaient très heureux de recevoir leur première invitation pour une fête d’ami, celle de Luka. Après le gâteau, ils ont joué… au foot. D’un coup, l’intersection d’un quartier populaire se transforme en terrain de foot. Un arbitre est délégué (à peine 11 ans!), les équipes se forment, et le coup d’envoi est sifflé.  Les motos et les autos ralentissent, voir s’arrêtent complètement, pour éviter tout risque d’accident avec les nouveaux rois du « stade ».  Les plus jeunes sont sur les lignes de côté pour ne pas manquer une action ou une chance de toucher au ballon. On négocie avec l’arbitre pour un coup de pied de coin, un coup franc ou la chance ultime, un « penalty »!  Jérémie réussit à en arrêter un et son équipe jubile! Les jeux de pieds sont savants, les passes rapides, les tirs précis et l’énergie illimitée!

Une intégration dans le quotidien burkinabé qui passe par le sport…VIVE LE FOOT!

Sophie et Jérémie

 

dimanche 3 février 2013

Notre arrivée au Burkina Faso


Dimanche le 3 février 2013, nous avons complété nos deux premières semaines au Burkina Faso et elles furent bien remplies!
Notre vol vers Casablanca se fait sans problème, les garçons dorment du décollage à l’atterrissage! Nous avons plus de 12h sur place, on en profite pour visiter la grande Mosquée qui est tout simplement spectaculaire! 
Le 2e vol est plus difficile : décollage à minuit, escale à Niamey, au Niger, à 4h30 am, les garçons sont dans un sommeil profond! Une heure plus tard, arrivée à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, c’est tout juste s’ils peuvent se tenir debout! Nous sommes lundi le 21 janvier 2013 et la famille St‑Pierre met les pieds au Burkina Faso pour notre séjour de 14 mois en coopération internationale!
Simon et Issa, du  CECI au Burkina, sont là pour nous accueillir avec nos 11 valises, 3 boites (vélo), 5 sacs à mains et 2 portes documents…! Nous allons à l’hôtel et dormons jusqu’à 13h! Ensuite, première rencontre au CECI pour faire connaissance avec l’équipe locale.
Le lendemain, journée de formation, auprès de nos agents de liaisons : Dipama, secteur économique et Clémentine, en santé. Déjà, le mercredi on prend la route vers Bobo-Dioulosso, la 2e ville du pays où nous serons basés pour ces 14 mois. Dans les villages qui bordent la route, c’est le temps d’amasser le coton; les paysans arrivent avec leurs charrettes pleines de fibre blanche…C’est absolument superbe! J’ai juste envie de m’arrêter pour faire des photos; je repasserai!
Après plus de 6h sur la route, le soir on visite 6-7 maisons et le lendemain encore 3 visites, toujours avec Clément, le gardien à l’école des garçons, qui semble connaître tout ce qu’il se passe à Bobo! Finalement, on a une belle demeure avec un grand jardin et à moins de 2 km de l’école des garçons! Quelques réparations doivent être faites à la maison et dès le lendemain tous les quarts de métiers sont là pour prendre connaissance de leurs tâches. Déjà le lundi suivant, la peinture débute, le plombier s’active, le menuisier répare une porte et l’électricien enlève des ventilateurs « grillés » au plafond de la terrasse…Les préjugés qui parlent de la lenteur africaine, devront attendre!
Faut aussi faire les courses pour trouver certains meubles, les accessoires de cuisine, rencontrer et engager nos aides, le gardien, …Ouf! On trouve aussi notre « taxi man », super Moussa, avec sa Peugeot toute déglinguée qu’il roule avec douceur comme un instrument fragile!
Faut aussi obtenir les contrats de service pour l’eau et l’électricité. Je réveille un fonctionnaire qui dort dans son bureau, mais en 2 minutes il trouve le contrat de débranchement sur notre maison qu’il me remet signé avec la note résiliée! Avec l’aide de Clément, nous réusissonst à tout faire avant la fin des classes du matin (11h30); et en pm l’eau est rebranchée à la maison…Décidément l’efficacité m’impressionne!
On rencontre brièvement nos partenaires respectifs et doucement nous intégrerons nos mandats et nos lieux de travail. On fait une visite à Bama, à 25 km de Bobo, pour voir un centre d’étuvage. C’est certain que je vais y passer beaucoup de temps…Vive le terrain!
Samedi dernier : journée spéciale de course à l’école, le Lysée français André Malraux, où les garçons rencontrent pour la première fois leurs camarades de classes. Distance de 600m à 3000m selon les âges. Le lundi suivant, ils débutent les cours réguliers. Pour Dominic et Justin, l’intégration va prendre un peu de temps : « Il faut laisser au Baobab le temps de pousser »! Pour Jérémie, ça se passe très bien; déjà, à tous les jours, il nous cite le nom d’un nouvel ami, un Belge, un français, des Burkinabés… Il y a 27 nationalités à l’école!!! C’est l’école où tous les expatriés envoient leurs enfants, des p’tits Français, des Hollandais, des Allemands, mais les classes sont tout de même composées d’une majorité d’Africains : Maliens, Ivoiriens, Béninois, Togolais en plus des Burkinabés, et de tous les métissages imaginables!
En cette période intense de combat dans le nord du Mali, on voit passer un convoi de militaires, du Congo je crois, en route pour soutenir les soldats maliens et français qui combattent les rebelles! Mais honnêtement, le sujet de l’heure, c’est la Coupe d’Afrique de « foot »! Le Burkina s’est bien qualifié pour les quarts de finales, tout Bobo était euphorique!
Depuis notre arrivée, les gens sont d’une grande gentillesse; ils viennent saluer les enfants et nous serrer la main. Parfois, ils ont des choses à nous offrir, mais n’insistent pas. Le temps est continuellement ensoleillé et la température est entre 30o et 32 o le jour; les nuits sont plus fraîches…C’est l’hiver qu’ils disent!
Nous quittons l’hôtel, 5 personnes dans une chambre…après une semaine… ça commence à déraper!!! On est dans une maison de passage jusqu’à ce lundi alors que notre maison pourra nous recevoir…Une grosse étape sera franchie!
Déjà, Balkissa et Salimata sont parmi nous pour nous cuisiner de si bons repas et jouer avec les enfants. Nous avons un duo hors pair, et nous nous considérons très choyés.
Bonne semaine!
Éric