mardi 1 octobre 2013

Impressions d'Afrique


Pour la première fois de leur vie, les parents de Sophie, Aline & Rosaire, ont foulé le sol africain. Profitons de cet évènement pour récolter leurs premières impressions d'Afrique!

"L'accueil et la joie de vivre" - Aline
"Que ce soit le bagagiste de l'aéroport, les aides à la maison, les parents et amis de l'école des garçons, dès notre arrivée, nous avons ressenti l'accueil des gens et leur joie de vivre! Tu reçois toujours les sourires des gens et c'est fait sans attente de leur part. Même les 3 jeunes garçons du camion qui se sont arrêtés sur la route de Banfora pour nous aider à changer une crevaison, sont repartis sans même demander ou que nous ayons le temps de leur offrir quoi que ce soit! Malgré les carences au niveau matériel, les burkinabés nous ont démontré plus de joie de vivre et de générosité que bien des gens qui possèdent beaucoup plus!"
"C'est moi le patriarche" - Rosaire
À nos premières visites, Rosaire a vite compris qu'il était le premier interlocuteur de la famille. Ici, en Afrique, les aînés ont une importance toute particulière. "Quand nous avons visité la vieille ville (Dioulassoba), Koro et même au Baobab sacré, les guides m'adressaient toujours la parole en premier." En Afrique, les personnes "âgées" ont droit au plus grand respect. "Côtoyer un aîné, c'est avoir accès à un grande source d'informations" raconte Aboubacar, guide de Dioulassoba. "C'est moi le patriarche" disait donc Rosaire, à la blague, pour s'assurer qu'on lui confère tout l'attention accordée aux aînés d'Afrique!
"Tout faire avec rien" - Rosaire
À tous les jours et même plusieurs fois par jour, Rosaire part prendre sa marche. Il descend la côte, tourne à droite sur le chemin de terre, croise le 2e goudron où il salut Ibrahim, le laveur de motos, qui arrête momentanément ce qu'il fait pour un brin de jasette avec Rosaire. Après, ce sont les ateliers de soudure de la rue Vincens et surtout, ceux de menuiserie où il s'attarde plus longtemps. "L’un fait ses trous au vilebrequin... l'autre a un rabot, ils n'ont pas un seul outil électrique!" remarque-t-il. Pour cet homme qui a fait les camps de bûcherons de Clova dans sa jeunesse et qui a fini sa carrière dans les plus grands chantiers de construction de Montréal, non seulement ce dénuement est inconcevable, mais il sait reconnaître toutes les compétences derrière l'armoire, le divan et autres meubles de ces artisans. "Ils arrivent à tout faire avec rien!". Il poursuit son chemin, achète le journal dans une petite boutique, et croise le boucher qui prépare des grillades de porc sur un BBQ de fortune avec un couteau aiguisé jusqu'au dernier cm de lame. Pratiquement arrivé à la maison, il salut les jeunes qui préparent le thé sur un petit four fait de broche de pneus recyclés, coiffé de quelques charbons de bois...C'est la débrouillardise africaine!
"Les splendides paysages" - Aline
"En premier, les cascades de Banfora qui sont impressionnantes : le bruit, la force de l'eau et en même temps la tranquillité de l'endroit en font un lieu privilégié.
Les rizières de Bama pour voir toutes les étapes du riz, de la culture à la transformation par les femmes du centre d'étuvage.
Les pics de Sindou qui sont uniques et grandioses, surtout le plateau avec les formations rocheuses qui nous entourent.
L'effervescence de la ville de Bobo, les motos partout, les ânes qui tirent des charrettes de bois, des femmes avec des paniers sur leur tête, ..."
"Les vendeurs de cossins" - Rosaire
Parfois, la vie et l'effervescence qu'on aime tant de l'Afrique, dépassent "légèrement" notre seuil de tolérance pour donner une impression de cohue incontrôlée, voire d'anarchie! À ce titre, les vendeurs itinérants ont le don d'entrer dans notre bulle pour nous sortir avec insistance de notre zone de confort! "Juste arrêter aux guichets de péage sur les routes et il y a15 femmes qui veulent te vendre des bananes, de l'eau ou des peanuts... Et elles ne sont pas gênées pour passer leur marchandise par la fenêtre de l’auto!" raconte un Rosaire incrédule. Le comble fut devant la gare de Bobo où, les soirs, la plaza se remplit de tables et l'on sert poissons et poulets grillés. "En arrivant, ils étaient 12 pour nous trouver une table et une fois assis, 50 jeunes sont passés pour nous vendre toutes sortes de cossins, et même en partant, ils étaient encore 4 "fatigants" pour ouvrir les portes de l'auto!!!"
"Il fait chaud" - Rosaire
Alors que les africains s'informent sur le bien-être de tous les membres de la famille pour ouvrir une conversation, les Québécois parlent de température! Héritage de nos saisons ou des extrêmes de notre météo, la température est un sujet incontournable pour les habitants de la belle province... même en visite au Burkina Faso! "Oh, il va faire chaud aujourd'hui... la marche va être plus courte; c'est chaud cet après-midi... Ils annoncent quoi pour demain?" Une chance, septembre, c'est la fin de la saison des pluies, et donc ce n'est pas les chaleurs cuisantes de mars et avril, alors que les nuits ne baissent même pas sous les 30 °C et les journées frisent les 45°C. On a eu droit à quelques beaux orages qui ont abaissé la température de quelques degrés. Première semaine, les maximum furent de 30-31°C; la deuxième, 32-33°C et la troisième 34-35°C, avec, en guise d'aurevoir, un 42°C à Ougadougou, avant de prendre l'avion vers la fraîcheur du Québec.
"Faut le vivre" - Aline

"Avant leur départ pour l’Afrique, Sophie et Éric nous avaient déjà préparés à l’idée d'aller les visiter en Afrique…Chose que nous n’avions jamais pensée faire au cours de notre vie. L’idée de revoir nos enfants et petits-enfants au moins une fois avant qu’ils ne reviennent était un grand baume sur leur absence… Il ne s’est donc fallu que peu de temps pour que notre voyage prenne forme.
Nous sommes tout juste de retour de notre merveilleux voyage et j’aimerais dire qu'il faut vivre l'Afrique au moins une fois pour apprécier comment ceux et celles qui ont l’opportunité d'être là, ne doivent pas passer à côté de ce privilège. C'est l'expérience d'une vie!"
Aline, Rosaire et Éric