Pour la
première fois de leur vie, les parents de Sophie, Aline & Rosaire, ont foulé
le sol africain. Profitons de cet évènement pour récolter leurs premières
impressions d'Afrique!
"L'accueil et la joie de vivre" - Aline
"Que ce
soit le bagagiste de l'aéroport, les aides à la maison, les parents et amis de
l'école des garçons, dès notre arrivée, nous avons ressenti l'accueil des gens
et leur joie de vivre! Tu reçois toujours les sourires des gens et c'est fait
sans attente de leur part. Même les 3 jeunes garçons du camion qui se sont
arrêtés sur la route de Banfora pour nous aider à changer une crevaison, sont
repartis sans même demander ou que nous ayons le temps de leur offrir quoi que
ce soit! Malgré les carences au niveau matériel, les burkinabés nous ont
démontré plus de joie de vivre et de générosité que bien des gens qui possèdent
beaucoup plus!"
"C'est moi le patriarche" - Rosaire
À nos
premières visites, Rosaire a vite compris qu'il était le premier interlocuteur
de la famille. Ici, en Afrique, les aînés ont une importance toute
particulière. "Quand nous avons visité la vieille ville (Dioulassoba),
Koro et même au Baobab sacré, les guides m'adressaient toujours la parole en
premier." En Afrique, les personnes "âgées" ont droit au plus
grand respect. "Côtoyer un aîné, c'est avoir accès à un grande source
d'informations" raconte Aboubacar, guide de Dioulassoba. "C'est moi
le patriarche" disait donc Rosaire, à la blague, pour s'assurer qu'on lui
confère tout l'attention accordée aux aînés d'Afrique!
"Tout faire avec rien" - Rosaire
À tous les
jours et même plusieurs fois par jour, Rosaire part prendre sa marche. Il
descend la côte, tourne à droite sur le chemin de terre, croise le 2e
goudron où il salut Ibrahim, le laveur de motos, qui arrête momentanément ce
qu'il fait pour un brin de jasette avec Rosaire. Après, ce sont les ateliers de
soudure de la rue Vincens et surtout, ceux de menuiserie où il s'attarde plus
longtemps. "L’un fait ses trous au vilebrequin... l'autre a un rabot, ils
n'ont pas un seul outil électrique!" remarque-t-il. Pour cet homme qui a
fait les camps de bûcherons de Clova dans sa jeunesse et qui a fini sa carrière
dans les plus grands chantiers de construction de Montréal, non seulement ce
dénuement est inconcevable, mais il sait reconnaître toutes les compétences
derrière l'armoire, le divan et autres meubles de ces artisans. "Ils
arrivent à tout faire avec rien!". Il poursuit son chemin, achète le
journal dans une petite boutique, et croise le boucher qui prépare des
grillades de porc sur un BBQ de fortune avec un couteau aiguisé jusqu'au
dernier cm de lame. Pratiquement arrivé à la maison, il salut les jeunes qui
préparent le thé sur un petit four fait de broche de pneus recyclés, coiffé de
quelques charbons de bois...C'est la débrouillardise africaine!
"Les splendides paysages"
- Aline
"En premier, les cascades de Banfora qui sont
impressionnantes : le bruit, la force de l'eau et en même temps la
tranquillité de l'endroit en font un lieu privilégié.
Les rizières
de Bama pour voir toutes les étapes du riz, de la culture à la transformation
par les femmes du centre d'étuvage.
Les pics de
Sindou qui sont uniques et grandioses, surtout le plateau avec les formations
rocheuses qui nous entourent.
L'effervescence
de la ville de Bobo, les motos partout, les ânes qui tirent des charrettes de
bois, des femmes avec des paniers sur leur tête, ..."
"Les vendeurs de cossins" - Rosaire
Parfois, la
vie et l'effervescence qu'on aime tant de l'Afrique, dépassent "légèrement"
notre seuil de tolérance pour donner une impression de cohue incontrôlée, voire
d'anarchie! À ce titre, les vendeurs itinérants ont le don d'entrer dans notre
bulle pour nous sortir avec insistance de notre zone de confort! "Juste
arrêter aux guichets de péage sur les routes et il y a15 femmes qui veulent te
vendre des bananes, de l'eau ou des peanuts... Et elles ne sont pas gênées pour
passer leur marchandise par la fenêtre de l’auto!" raconte un Rosaire
incrédule. Le comble fut devant la gare de Bobo où, les soirs, la plaza se
remplit de tables et l'on sert poissons et poulets grillés. "En arrivant,
ils étaient 12 pour nous trouver une table et une fois assis, 50 jeunes sont
passés pour nous vendre toutes sortes de cossins, et même en partant, ils
étaient encore 4 "fatigants" pour ouvrir les portes de l'auto!!!"
"Il fait chaud" - Rosaire
Alors que les
africains s'informent sur le bien-être de tous les membres de la famille pour
ouvrir une conversation, les Québécois parlent de température! Héritage de nos
saisons ou des extrêmes de notre météo, la température est un sujet
incontournable pour les habitants de la belle province... même en visite au
Burkina Faso! "Oh, il va faire chaud aujourd'hui... la marche va être plus
courte; c'est chaud cet après-midi... Ils annoncent quoi pour demain?" Une
chance, septembre, c'est la fin de la saison des pluies, et donc ce n'est pas
les chaleurs cuisantes de mars et avril, alors que les nuits ne baissent même
pas sous les 30 °C et les journées frisent les 45°C. On a eu droit à quelques
beaux orages qui ont abaissé la température de quelques degrés. Première
semaine, les maximum furent de 30-31°C; la deuxième, 32-33°C et la troisième
34-35°C, avec, en guise d'aurevoir, un 42°C à Ougadougou, avant de prendre
l'avion vers la fraîcheur du Québec.
"Faut
le vivre" - Aline
"Avant
leur départ pour l’Afrique, Sophie et Éric nous avaient déjà préparés à l’idée d'aller
les visiter en Afrique…Chose que nous n’avions jamais pensée faire au cours de
notre vie. L’idée de revoir nos enfants et petits-enfants au moins une fois
avant qu’ils ne reviennent était un grand baume sur leur absence… Il ne s’est
donc fallu que peu de temps pour que notre voyage prenne forme.
Nous sommes
tout juste de retour de notre merveilleux voyage et j’aimerais dire qu'il
faut vivre l'Afrique au moins une fois pour apprécier comment ceux et celles
qui ont l’opportunité d'être là, ne doivent pas passer à côté de ce privilège. C'est
l'expérience d'une vie!"
Aline, Rosaire et Éric