" À l'échelle cosmique, l'eau liquide est plus rare que l'or " Hubert Reeves
Pour la journée
mondiale de l’eau, nous avons eu droit aujourd’hui aux premières pluies depuis
notre arrivée au Burkina Faso il y a 2 mois! Le vent nous a d’abord chassé de
la terrasse où nous avions débuté le souper et au moment où j’écris ces lignes,
un déluge déferle sur le quartier depuis près d’une heure! Lorsque l’on fait un séjour dans la zone
Sahélienne, on sait que l’eau y est en carence mais, comme toute chose qui est
rare, chaque fois qu’elle se manifeste, elle revêt une importance capitale et
parfois d’une intensité surprenante!
Dans la région des Hauts Bassins où nous sommes, seulement 41% de la population a accès à un service commun d’eau, soit dans un rayon de un kilomètre de sa demeure! Pour l’ensemble du pays, 79% de la population burkinabée avait accès à l’eau potable en 2010. Ceci représente un progrès remarquable car le taux national en 1993 était de 18%!
Au retour de ces
visites, une destination nous attend sans hésitation…Notre piscine!!! À notre
arrivée au Burkina, nous avons eu la chance de trouver, près de l’école des
enfants, une maison avec un grand jardin et une piscine! Après 2 mois de quotidien au Burkina, c’est
la meilleure décision que nous pouvions prendre! À toute heure du jour la piscine offre des
moments bénis : au retour du travail à vélo le midi complètement détrempé
de sueur, ou même à minuit quand les coupures d’électricité nous laissent sans
climatiseur, ni ventilo et que le mercure atteint encore les 33°C… Un
« plouch » devient alors précieux! Tout
aussi féérique, le vol des chauves sauris qui, à la tombée du jour, viennent gracieusement s’abreuver à la surface de l’eau!
L’ultime destination
de baignade dans la région des Hauts Bassins se situe à Banfora, à 80km de
Bobo, où le relief des falaises offre les superbes cascades de Karfiguéla où il
fait bon se baigner et surtout sauter dans les bassins profonds forgés par le
courant. Même Justin, du haut de ses 3
ans, a voulu suivre ses frères pour s’élancer du haut d’une chute. Il faut
d’abord explorer les dômes de Fabédougou
-des formations rocheuses où jadis les habitants de la région se réfugiaient en
périodes de conflits- pour mériter et souhaiter ardemment la douceur de l’eau! Les paysages y sont grandioses et le plaisir garanti!
Eau violente, eau
désaltérante, eau pénible, eau essentielle, eau sacrée, eau de plaisirs, eau
bucolique…Malgré ses carences et souvent à cause de cette rareté, l’eau est ici
omniprésente!
Éric et Sophie